Un rêve

November 03, 2019  •  2 commentaires

Un rêveUn rêve

 

Un Rêve 

 

 

La nuit tombait sans un bruit.

Puisqu'il y avait une place, je me suis garé.

Il tombait de la pluie.

Déjà le temps était passé. 

Vers la fenêtre passager je me suis incliné.

J'ai vu son ombre qui allait et venait,

dans le rectangle éclairé de la fenêtre.

Mais je n'ai pas osé, même pas pu l'appeler.

J'aurais du crier.

 

Sur son trottoir je suis passé...

Là bas, le bâtiment du temple se dressait, 

de l'autre côté de la place qui luisait de tout ses pavés.

J'ai gravi quelques marches, monté un escalier.

Je suis entré, j'ai pris une chaise, me suis assis.

On y parlait mort et suicide, 

Et moi je n'ai pas résister,

Alors, j'ai plaisanté. 

 

De leurs têtes intelligentes, ils ont dodeliné,

mes amis tant aimés.

Sans un mot, gentiment, ils m'ont désapprouvé:

Puis les murs se sont lentement, insidieusement lézardés. 

D'infiniment longues et invisibles fissures 

se propageaient, 

comme tisse une araignée.

Tout allait s'écrouler! Je les ai alarmés, j'ai crié, secoué.

Personne n'a bougé. J’étais désapprouvé. 

 

J'ai eu peur, j'ai couru honteux, les marches j'ai dévalé. 

Je les ai abandonnés, mes amis adorés, 

à l’effondrement annoncé.

Le temps est lentement passé, j'attendais pétrifié, guettant l'inéluctable,

terrifié et coupable.

Puis mes amis aussi sont passés.

Tranquillement,  ils s'en sont allés, et rien n'est arrivé.

Je suis resté, assis, sur les pavés de la place du temple, au milieu de personne.

 

C’était l'heure de rentrer, chez moi, me retrouver.

Mais j'avais oublié,

le chemin pour rentrer!

Et même où j'habitais,

et même mon quartier, 

à jamais effacé!

Comme n'ayant jamais même existé...

 

Mais sous la lampe du porche je l'ai vu qui sortait.

Mon ami, mon copain qui allait me sauver!

Dans ma bouche se pressait : Dis-moi où habiter?

Son regard s'est mué, en expression de haine, de fureur étouffée,

de rejet, de colère. Il m'a pétrifié. 

Je n'ai rien demandé.

Je suis resté jeté.

 

Alors, jambes croisées, je me suis assis là,

au milieu de la place.

Fragile certitude, j’étais là où j’étais.

Je n'ai pas osé bouger.

Perdu quelque part, mieux que nulle part.

Alors je suis resté.

Je me suis un peu incliné, car j'étais fatigué.

Et en me balançant,  comme si je priais,

j'ai pris ma tête dans mes mains.

Et puis j'ai pleuré.

 

 

 

 

 


Commentaires

Dav(non inscrit)
Aïe ben oui les zamis ne sont pas légions quand on cherche l absolution
Olivier Mercier(non inscrit)
Jack , je traverse aussi parfois de ces douleurs qui font mal et qui font perdre pied , tu les décris fort bien l' ami ....
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