Quand cet homme fut arrivé au seuil de sa vie, son comportement généreux et désintéressé envers autrui, lui valut un droit d'entrée au Paradis.
Quand son âme monta au ciel, au moment d'entrer au Paradis, il fit une demande un peu inhabituelle:
Il demanda à entrer de l'autre côté, en Enfer, au moins pour quelques temps, peut être pour y apporter quelque réconfort ou inspirer quelque bon comportement qui aurait permis aux "damnés" de sortir de là, ou au moins d'écourter le séjour... On ne se refait pas !
Bien qu'inhabituelle, sa demande fut agréée.
On l'accompagna donc sur le seuil de l'Enfer, il se trouvait alors devant deux magnifiques portes en bois ouvragé, artistiquement décorées de pierres précieuses.
A l'ouverture des portes, il découvrit une magnifique salle de banquet, sol en marbre, tentures et flambeaux apportaient une atmosphère plaisante et chaleureuse.
Bientôt les anges de service déposèrent tout au long de la table de magnifiques plats fumants aux parfums alléchants.
Des fauteuils de velours furent disposés tout autour de l'immense table, et les assiettes disposées.
Bientôt de l'autre coté de la salle les "damnés" entrèrent et prirent place tout autour de la table.
Seuls manquaient les couverts.
Les anges se présentèrent alors munis d'immenses couverts qu'ils attachèrent au bras des convives. Ceux-ci étaient si longs, qu'aucun d'entre eux ne put, malgré ses contorsions, se nourrir. Les assiettes restèrent pleines, et les damnés, affamés.
Notre belle âme passa ainsi quelques temps , puis quand il jugea qu'il avait fait ce qu'il pouvait, il se présenta au gardien des enfers, pour retourner comme prévu, au Paradis.
Escorté jusqu'au seuil du Paradis, il fut aussi surpris devant les portes, qu'une fois les portes ouvertes. Les lieux semblaient rigoureusement identiques.
Les mêmes plats appétissant furent disposés, de même que les mêmes fauteuils.
Une fois que les convives furent installés autour de la table, quelle ne fut pas sa surprise de voir les anges apporter les mêmes couverts démesurés et les attacher! .
Les convives , alors profitèrent de la longueur de leur couvert, pour puiser dans l'assiette de leur vis a vis , et ainsi purent se restaurer l'un l'autre.