La colère grondant comme du fond de La Terre
Rage de destruction, qu'aucun instant n'altère
Impuissance épuisée, à rechercher un sens
Aux océans d'ennui, que lègue la naissance.
Vils et veuls moments, que pourtant on espère,
Lâches individus qui cherchent à se distraire
Le temps d'une nuitée, croire à l'éternité,
au lever du soleil, c'était une terne idée.
Se contenter un temps, d'un quelconque intérêt,
d'un infime détail, en faire une beauté.
Pour une muse, une idée, se rêver Don Quichotte
Faire de sa solitude, autre chose qu'une faute.
Hurlant à pleine poitrine, jusqu'à s'en déchirer
Tu n'étais rien qu'un chiot, réclamant sa tétée.
Déclamant à s'en perdre, des poèmes d'amour,
Pour l'un comme pour l'autre, tu n'es rien tour à tour.
Essentiel, encensé, jusques encore hier,
ton espoir a plié aux portes des enfers.
Eternité tu crus, tu ne fus qu'éphémère,
Souvenir pardonné , à l'extinction des chairs.
Aucun effort ne vaut la peine d'être vécu
Ni l'amour, ni l'ami, pas plus que le cul
De la bouteille vide , où toutes hontes bues,
Tu scrutes l'univers des illusions perdues.
De l'homme indispensable, il ne reste que sable.
Même d'un souvenir, tu ne fus pas capable,
Tournoyé, balayé à tous les vents mauvais,
Au lieu du regret, c'est l'oubli à jamais.
Fleuve du Guehinam , qui purifie les âmes
Noie en toi, je t'en prie, mes espoirs qui brament.
Oublier pour toujours, même le sens du regret
Même les voeux d'amour , oubliés, effacés!
Brûle dans ta colère, mes fureurs insensées,
Mes vanités amères, pour mieux me pardonner.
Flammes parmi les flammes je veux enfin la paix
Disparaître, me fondre et ne plus espérer.